Le terme Industrie 4.0 fait référence à une quatrième révolution industrielle. Alors que le concept d’Industrie 3.0 était axé sur l’automatisation de machines et de processus, l’idée dernière l’Industrie 4.0 concerne notamment la numérisation et la mise en réseau de nouvelles technologies afin de créer de la valeur. Ces technologies incluent les appareils mobiles, l’informatique en nuage, les plateformes IdO, les données massives, la géolocalisation et les interfaces opérateurs-machine.

PwC a mené une enquête sur l’Industrie 4.0 et la numérisation auprès de plus de 2 000 cadres supérieurs issus de 9 secteurs industriels, dans 26 pays. Bien que certaines entreprises, classées comme premiers arrivés par PwC, aient déjà investi de manière importante dans ces technologies, tant d’autres étudient encore la question des technologies de base et le niveau d’intégration requis.

Le temps d’agir : avancer à petits pas

Plus d’un tiers (33 %) des répondants estiment que leur niveau de numérisation actuel est élevé, alors que 72 % prévoient atteindre un haut niveau d’ici cinq ans.

Le niveau de numérisation varie encore grandement entre les entreprises. Cela dit, qu’il soit au cœur de leur programme stratégique, très peu développé, ou encore, inexistant, l’Industrie 4.0 n’est plus du tout une tendance future. La numérisation et l’intégration font désormais partie d’un éventail de fonctions, y compris le traitement numérique des commandes, le développement de produits sur mesure, la transmission des données de produits, les systèmes de planification et de fabrication, puis l’intégration du service à la clientèle.

Les entreprises dont le niveau de numérisation et d’intégration est haut ou très haut constatent une longueur d’avance sur la compétition quant à l’Industrie 4.0. Ceci compte d’importants avantages pour ces entreprises qui prévoient sur une période de cinq ans une augmentation des revenus de 30 %, en plus d’une réduction des coûts de plus de 30 % et des gains d’efficacité. Les effets sont donc non moins que majeurs!

Les entreprises encore incertaines de vouloir investir dans la technologie ou de quel niveau d’intégration est réellement nécessaire, devraient savoir que si elles ne passent pas à l’ère numérique, elles seront fort probablement surpassées par leurs compétiteurs. De plus, il viendra un temps où il sera difficile de se mettre à niveau et rester pertinent sur le marché. Il est donc important de commencer dès maintenant le processus de numérisation en définissant sa vision, en développant sa stratégie, en fixant ses objectifs et en lançant au départ de petits projets pilotes.

Des liens qui rapprochent

Selon l’enquête de PwC, près d’un tiers (72 %) des entreprises estiment que l’analyse de données améliorera considérablement les rapports avec leurs clients et la collecte de renseignements, et ce, tout au long du cycle de vie des produits. Pour consolider la relation client, les entreprises doivent développer la capacité de réellement comprendre et anticiper les besoins des clients, pour ensuite y répondre de manière efficace.

L’analyse de données est cruciale à l’amélioration de la relation client et la collecte de renseignements. Les entreprises qui partagent à l’interne ces informations pourront grandement développer et renforcer la fidélité de leur clientèle. Lorsque l’ensemble de l’entreprise met l’accent sur la collecte de ces renseignements, en conjonction avec la primauté client, il devient alors possible pour elles d’innover au niveau du service à la clientèle, puis adapter, développer et améliorer la qualité de l’ensemble de ses produits ou de ses services afin de répondre aux attentes, personnaliser son offre et maximiser l’efficacité opérationnelle. En fait, quand chaque partie de l’entreprise est axée sur l’utilisation optimale de renseignements sur les clients, il devient désormais plus réalisable d’atteindre son objectif commun : la satisfaction de sa clientèle.

Cela dit, pour qu’elles soient utiles, les données doivent être collectées, enregistrées, analysées et transformées en informations exploitables. Pour réaliser ceci, il est important d’évaluer les technologies et compétences requises, puis établir un plan d’action dès le départ. Par ailleurs, il faut clarifier ses attentes par rapport à comment cette information sera utilisée, déterminer les outils nécessaires pour prendre rapidement des décisions et trouver une manière de savoir si les décisions qui ont été prises sont les bonnes.

La culture humaine dans l’ère de la numérisation

Selon les résultats de cette même enquête de PwC, les plus gros défis auxquels font face les entreprises ayant répondu au sondage sont liés à la culture, l’organisation, la gestion et les aptitudes. 50 % des répondants estiment que leur plus gros défi est celui d’une formation inadéquate sur la culture numérique, puis 40 % ressentent un manque de direction, de vision claire et de soutien.

Tout changement doit être principalement centré sur les individus et la culture dans laquelle ils fonctionnent. Alors que les machines et les logiciels peuvent être programmés de manière à être interconnectés et à performer exactement comme on le souhaite, la complexité des êtres humains requiert une approche humaniste au changement. Bien que cela puisse sembler évident, beaucoup d’entreprises mettent en œuvre des changements de la mauvaise façon.

Les statistiques sur les échecs de mise en application des systèmes sont toujours aussi alarmantes. En fait, ces résultats ne sont pas surprenants puisque la façon à laquelle les gens réagissent face au changement n’est pas du tout parmi les principaux soucis des entreprises. À ce stade, il s’agit plutôt de surmonter la résistance des gens, puis obtenir leur soutien. Lorsque ces changements sont réalisés sans prendre en compte comment ils pourraient toucher les êtres humains qui les subissent, il devient alors impossible de fructueusement gérer le changement de manière à ce qu’il soit durable à long terme.

De sorte que l’adhésion au changement soit fluide, il est primordial pour les dirigeants de l’entreprise de servir de modèles. D’autres éléments fondamentaux incluent :

  • Une vision inspirante de la part des dirigeants de l’entreprise (les gens doivent croire en ces changements)
  • De réels avantages au changement (autant au niveau de la quantité que de la qualité)
  • Un sens de la collectivité (je ne suis pas seul)
  • Un dialogue ouvert sur les craintes, les sentiments les recommandations, etc. des gens (transparence, respect, soutien)
  • Une participation à la mise en œuvre des changements (initiative, travail d’équipe, influence)
  • Une formation adéquate sur la technologie et les connaissances requises (apprentissage continu, développement personnel, confiance en soi)
  • Des ressources disponibles à tous les niveaux afin d’assurer que le projet reste sur la bonne voie (fonds, humains, outils, etc.)
  • Des rétroactions et une évaluation systématiques afin de pouvoir apporter les ajustements nécessaires et éviter les déviations (initiative, motivation, engagement)
  • La célébration d’exploits et de jalons importants (encouragement, sentiment d’accomplissement, travail d’équipe et succès)

L’évolution des gens à travers le changement mène à une transformation de l’entreprise. Ceci créer une culture d’adaptation et d’adhésion au changement, ce qui accroît les chances de succès, en plus de donner une assise solide aux changements ultérieurs et d’encourager l’agilité au sein de l’entreprise.

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(en anglais seulement)

Robert Rinaldi

Président et stratège en intégration