La mort par statu quo est une mort lente et pénible. Certaines personnes affirment accueillir le changement même si elles préfèrent en réalité la prévisibilité. Le statu quo est synonyme de zone de confort et ce chemin facile maintient un sentiment de sécurité et de stabilité. Cela dit, il s’agit simplement d’une illusion qui ne fait que retarder l’inévitable.

Un grand nombre d’entreprises comprennent qu’il faut changer pour survivre. Cela dit, dans beaucoup des cas, plus ça change, plus c’est la même chose. J’ai travaillé pour un grand nombre d’entreprises qui souhaitaient apporter mon style de leadership à leur organisme afin d’amorcer une transformation. Toutefois, en réalité, elles voulaient uniquement apporter des changements progressifs qui n’allaient pas faire chavirer le navire. Le changement peut faire peur, surtout qu’il nous mène vers l’inconnu. Il perturbe la routine et il nous oblige à céder le pouvoir. Cela doit alors signifier qu’on perd le contrôle de l’issue, non?

Qu’est-ce que le statu quo?

  1. On ne fait pas chavirer le navire : si on vous dit que quelque chose ne fonctionne pas, vous restez sur la défensive pour soutenir vos décisions ou le positionnement de l’entreprise. Vous rassemblez les gens afin de discuter d’améliorations, mais vous y renoncez en utilisant comme prétexte leur échec inévitable. Les gens cessent de participer à cet échange d’idées. Les directeurs et les employés finissent par se sentir menacés par les nouvelles recrues tentant de faire leur marque avec leurs nouvelles perspectives ou suggestions. Leurs idées sont étouffées et on leur dit : « ce n’est pas comme ça qu’on fait les choses ici ».
  2. Les employés ne prennent pas de risques : par peur d’être réprimandés ou ridiculisés, les employés évitent de prendre des risques quant à leurs décisions ou interventions. Petit à petit, ils deviennent désengagés de leur travail, puisque les compétences et aptitudes pour lesquelles ils ont été embauchés ne sont pas mises à profit. Une culture d’entreprise conservant le statu quo cause l’érosion progressive de la motivation des employés, menant à beaucoup d’occasions manquées à l’interne, ainsi qu’à l’externe. On peut sentir ces symptômes de statu quo en écoutant les gens parler. De plus, ce qu’ils évitent de dire est tout aussi déterminant; le silence et le langage corporel en disent long sur leur état d’esprit.
  3. L’entreprise n’évolue pas : une entreprise qui maintient le statu quo perd de vu les besoins changeants des clients et n’est pas en mesure d’innover. Leurs produits et services n’évoluent presque pas, voire pas du tout, et l’entreprise se repose sur ses lauriers. Ensuite, les ventes diminuent de plus en plus et on voit apparaitre le syndrome du blâme : « les employés ne travaillent pas assez fort; ils ne sont que là pour faire leur journée de travail; la concurrence baisse les prix pour voler nos clients; les clients ne sont plus fidèles comme avant; l’économie détruit le marché, etc. ».

Pourquoi le changement est-il vital pour une entreprise?

Si une entreprise ne change pas, elle stagne. Si elle stagne, elle n’attire pas de talents et elle n’attire certainement pas de nouveaux clients. Le changement est vital, car il ne suffit pas de s’adapter à un marché en évolution. Il faut plutôt créer le changement qui vous mettra en tête du peloton. Il faut créer un scénario où c’est vous que le marché essaye de rattraper, alors que vous êtes déjà en train d’innover ailleurs.

Défier le statu quo, c’est se sentir à l’aise de mettre en œuvre des changements positifs au tissu organisationnel :

  • Créer un environnement d’apprentissage permettant à votre entreprise de s’adapter rapidement.
  • Créer une marque employeur pour laquelle les meilleurs talents voudront travailler.
  • Être plus solide quant aux perturbations imprévisibles dans l’industrie.
  • Être mieux préparé pour les besoins changeants des clients et surtout les reconnaitre avant qu’il ne soit trop tard.

Défier le statu quo stimule la créativité, laquelle inspire et stimule les gens.

Comment défier le statu quo

  1. Interrogez-vous sur vos motifs : pour défier le statu quo, il faut qu’une entreprise s’engage à continuellement se questionner sur la façon de faire les choses, ainsi que les raisons derrière celles-ci. C’est ce qui lui permet d’apporter des améliorations quand elles sont nécessaires, de prendre des risques et de se transformer afin de s’adapter à un environnement en mutation.
  2. Assurez-vous que chacun soit entendu et écouté : les organismes défiant le statu quo créent un environnement sécuritaire où on se sent à l’aise de s’exprimer. Les chefs d’équipe coachent leurs employés pour qu’ils puissent réaliser leur plein potentiel, puis leur permettent de susciter les possibilités afin de mieux utiliser leurs forces. Ils sont ouverts à la nouveauté et sont conscients que c’est les erreurs qui mènent à l’innovation.
  3. Quand un employé vous dit que quelque chose ne fonctionne pas comme il le faut, ou encore qu’il y a un problème, il faut que vous soyez véritablement curieux et que vous posiez des questions.
  4. Rassemblez les gens pour qu’ils puissent partager leurs idées et trouver des solutions. Discutez des choses qui fonctionnent bien, puis de comment on peut continuer dans cette même lignée. C’est une fabuleuse manière de motiver les troupes, car celles-ci se sentent appréciées pour leurs contributions.
  5. Créez un climat de confiance. Les leaders peuvent apprendre à lâcher prise et coacher leurs employés sur comment prendre de meilleures décisions. Ensuite, ils peuvent laisser plus de place à leurs employés pour accomplir leur tâche de manière créative.
  6. Encouragez les employés à mieux utiliser leurs forces, puis donner leur les outils nécessaires pour faire leur travail de façon efficace. Soyez reconnaissant quand ils démontrent de la créativité et défient le statu quo. Créez des leaders à chaque niveau de l’organisme.

Quittez votre zone de confort et encouragez les employés à faire pareil. Découvrez de nouvelles perspectives et réalisez combien les angles morts empêchent votre entreprise de croître et se développer.

Paola Graziani
Consultante principale
Altimum IMS